C'est déjà la rentrée !

« Il faut que tout change pour que rien ne change », c'est bien connu. Tout ne change pas vraiment dans l'univers merveilleux des Repères, mais la couverture évolue, se colorise joyeusement, comme si elle perdait un peu de sa virginité originelle, en espérant apporter de la fraîcheur à la communauté étendue de nos fidèles lecteurs.

Mais rien ne change puisque la collection conserve son cap, ou son identité, comme en atteste la livraison de la rentrée.

 

D'abord, deux périodiques attendus et reconnus : les synthèses annuelles de l'OFCE sur l'économie française et du CEPII sur l'économie mondiale, dont l'utilité pour quiconque se préoccupe de la conjoncture économique et sociale n'est plus à démontrer.

 

Ensuite, un autre long-seller, celui de Françoise Benhamou sur l'économie du patrimoine culturel, dont l'actualité, parfois triste, justifie l'attention portée aux nouvelles éditions des livres qui s'inscrivent dans la durée.

 

Enfin, une nouveauté consacrée à un auteur connu des moins jeunes, mais que la montée des préoccupations écologiques a conduit à redécouvrir après une longue éclipse : Jacques Ellul.
Très tôt, dès l'entre-deux-guerres, Ellul perçoit et anticipe les effets aliénants et déshumanisants de la technicisation de la société, qui se déploie et s'approfondit selon une logique systématique. Il milite pour la création, au niveau local, de petits groupes autogérés et fédérés entre eux par des liaisons horizontales. Le but n'est pas d'attendre le changement de la prise du pouvoir par une quelconque avant-garde, mais de prouver par l'exemple qu'un autre rapport à la Nature et aux autres, un autre mode de vie, est possible, ici et maintenant. Il ne devrait pas être nécessaire d'en dire plus pour inciter à découvrir cet auteur, surtout dans le format et la garantie de qualité des meilleurs Repères...

 

 

Pascal Combemale, directeur de la collection Repères