Malgré sa difficulté, la philosophie de Spinoza (1632-1677) a été sans cesse l’objet, depuis bientôt quatre siècles, de lectures passionnées, de controverses mordantes, d’interprétations audacieuses. Autant de raisons qui légitiment et justifient une introduction à Spinoza capable de prendre en compte la profondeur historique et conceptuelle de cette philosophie, autant que ses lectures et ses effets contemporains. Spinoza n’intéresse pas que les philosophes. Les écrivains (de Goethe à Borges, en passant par Flaubert et bien d’autres) le lisent et s’en nourrissent, les artistes aussi (de Vermeer à certains auteurs de bandes dessinées ou créateurs d’expositions contemporaines), les savants (Einstein en tête), les politiques (des conservateurs aux altermondialistes)... La pensée de Spinoza se diffuse aujourd’hui largement jusque dans des best-sellers (d’Irvin Yalom à Frédéric Lenoir). Pour rendre compte de ce destin singulier, le présent ouvrage replace Spinoza dans ses principales généalogies philosophiques. Il donne un tableau complet et clair du système et des concepts. Il en montre l’originalité et la portée. Il constitue en cela la plus à jour des introductions à Spinoza.
ISBN : 9782348066184 Nb de pages : 128 Dimensions : 12 * 19 mm ISBN numérique : 9782348066191 Format : EPUB
Charles Ramond
Charles Ramond est professeur des universités au département de philosophie de l’université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis. Il a publié de nombreux ouvrages sur Spinoza, ainsi que sur la philosophie moderne et contemporaine. Son dernier livre paru est Vingt-quatre études de philosophie du langage ordinaire (Lambert-Lucas, 2022).
Table des matières
Introduction « Un éclat singulier » Contextualisations et décontextualisations Le contexte juif Le contexte cartésien Vue générale I. Dieu ou la Nature L’architecture du système Une philosophie de l’immanence : ni dialectique, ni excuses, ni promesses, ni récompenses « Dieu ou la Nature » Les attributs L’expression Nature naturante, nature naturée Les modes L’ordre du monde Nécessité et rationalité Éternité L’illusion finaliste II. L’âme et la connaissance Place de la connaissance dans le système Le récit du Traité de la réforme de l’entendement Le Traité de la réforme de l’entendement et l’Éthique Accéder à une « nature humaine supérieure » ? Encadré : Le « modèle de la nature humaine » selon Spinoza Caractères de la connaissance Adéquat-inadéquat/vrai-faux Une pensée sans sujet ni objet Un « automate spirituel » « Le vrai est marque de lui-même et du faux » « Peintures muettes » et idées parlantes Idée-effet et idée-image « Autre est le cercle, autre l’idée de cercle » : idée et idéat « Âme » ou « esprit » ? L’idée du corps que l’âme a, l’idée du corps que l’âme est Les « genres de connaissance » Une ou plusieurs facultés de connaître ? Les trois genres Passage d’un genre à l’autre Quelle place pour la « raison » ? III. Les corps et les affects L’homme n’est pas dans la nature « comme un empire dans un empire » Le réductionnisme mécaniste Encadré : L’homme n’est pas « un empire dans un empire » Le règne de la quantité L’effort pour persévérer dans l’être Éléatisme et mécanisme : les personnalités discontinues « Nul ne sait ce que peut un corps » L’absurde Les affects et leurs compositions « Affects » et « affections » Les affects primitifs ou primaires : joie, tristesse, désir Les affects « dérivés » Affects passifs, affects actifs De l’amour IV. Servitude et accomplissements éthiques Le côté sombre de la puissance L’axiome de destruction Une nature hostile L’homme soumis aux affects La force des affects L’humanité affectée Encadré : Les hommes soumis à la superstition La fluctuatio animi La croyance au libre arbitre Encadré : L’illusion du libre-arbitre Encadré : Le terme « excuses » ne signifie rien Préjugés, superstitions, lynchages La puissance de l’intellect et la liberté humaine Classement des affects selon leurs puissances respectives Supériorité de puissance des affects actifs sur les affects passifs Tableau de l’homme libre Encadré : La vie heureuse Bonheur, félicité, vertu, béatitude, contentement intérieur L’acquiescement V. La politique par-delà morale et religion Le Traité théologico-politique Sens général de l’ouvrage Encadré : Mourir pour la liberté Les croyances n’ont aucune importance ; seuls comptent les comportements L’interprétation de l’Écriture « par elle-même » Vérité de la religion, fausseté de la théologie Se libérer par l’obéissance ? Le Traité politique Présentation générale Toute existence est alliance Des régimes durables Le nombre fait puissance et droit Conclusion Spinoza toujours immoral ? Une démocratie sans valeurs Justifications républicaines et préférences démocratiques Repères bibliographiques Index des noms.