Le low cost, jusqu'où ?

La Logan n'était pas la voiture dont vous rêviez. Pourtant, Renault l'a fabriquée pour vous. Ce fut la première low cost. En langage marketing, cela se dit aussi shockingly affordable. On pouvait s'attendre à ce qu'elle fût une Trabant améliorée. Mais ce n'était pas le concept (il se dit que, calculée selon les critères de l'Ouest, la valeur ajoutée de la Trabant était négative).

Le low cost est une innovation, comment dit-on aujourd'hui... « disruptive ». La preuve, la Ford T date de 1908, la 2CV de 1948. L'équation n'est donc pas révolutionnaire : comment vendre à bas prix des produits par ailleurs très rentables ? En comprimant les coûts - il fallait y penser.

La nouveauté se trouve plutôt dans l'extension du phénomène. Il suffit de taper « low cost » sur un moteur de recherche français pour découvrir une longue liste de résultats, qui va jusqu'à inclure une rubrique « luxe ». Pour de vrai : le luxe à bas prix, soit une définition approximative du communisme. Décidément, cette époque est formidable.

En réalité, c'est plutôt de frugalité donc il est question. Les avions low cost ont malgré tout des ailes et un pilote. Le consommateur paye seulement le transport, sauf s'il se fait piéger par quelques suppléments (tels que l'airbag, en option sur la Kwid commercialisée en Inde...).

Nous étions nostalgiques du fordisme. Grâce à la mondialisation, il est de retour. A priori, on ne l'imagine pas compatible avec l'exigence de sobriété, heureuse ou contrainte, comme l'on voudra, pour éviter les pires catastrophes climatiques. Se préparent déjà des voitures électriques low cost.

Ces quelques remarques pour montrer aux plus sceptiques qu'il était justifié de consacrer un Repères à ces questions, écrit par l'un des meilleurs spécialistes. Vendu toutefois au prix habituel.

 

Pascal Combemale, directeur de la collection « Repères »