Quels sont les facteurs et les processus qui ont déterminé le succès de l'État moderne comme forme de domination politique ? Qu'est-ce qu'une nation ? Comment la conscience d'appartenir à cette " communauté imaginaire " que constitue l'État-nation a-t-elle émergé en Europe ? Comment les Français sont-ils devenus des électeurs ? Quel est le sens de l'acte de voter aujourd'hui ? Quels sont les différents visages de la politisation ? Quelle est la pertinence contemporaine des clivages électoraux nés dans le passé ? À l'ensemble de ces questions, la sociologie historique du politique apporte des réponses fondées sur une conviction intellectuelle forte : seule la prise en compte du passé des relations sociales et politiques permet de comprendre l'histoire présente. En redécouvrant l'histoire, la sociologie historique du politique (qui s'est structurée à partir des travaux de Max Weber, Norbert Elias, Charles Tilly...) entend construire une histoire sociale du politique pour dégager les dynamiques qui donnent sens et cohérence à la vie politique ; elle entend aussi édifier une histoire politique du social apte à identifier l'empreinte profonde du politique sur le social.
Introduction - I / Méthode historique et science du politique - Entre histoire et sociologie, la question du politique - L'histoire politique en France : une discipline fondatrice - De la contingence historique à la régularité sociologique - Une conjoncture intellectuelle nouvelle - Le tournant politique de l'histoire - Le tournant historique de la science politique - Principes d'une sociologie historique du politique - L'histoire longue du politique - Enjeux épistémologiques - L'objet de la sociologie historique du politique - II / Genèse(s) de l'État moderne - Patrimonialisation et dépatrimonialisation du pouvoir - Aux origines de l'État moderne : la féodalité - La " dynamique de l'Occident " - Centralisation et concentration du pouvoir - La " logique de l'État " - La grammaire de l'État moderne - Étatisation et naissance de l'homme moderne - L'intimité de l'État - Pour une lecture anthropologique de l'État moderne - III / Citoyenneté et identité nationales - Qu'est-ce qu'une nation ? - La construction nationale - L'imaginaire national -Citoyenneté et sécularisation : conflits et trajectoires - L'émergence de la citoyenneté - La situation américaine : citizenship et religion civile - La situation française : citoyenneté et laïcité - Citoyenneté et assimilation nationale - Citoyenneté et allégeance à l'État-nation - Le compatriote et l'étranger - IV / Sociologie historique de la civilisation électorale - Les chemins de la politisation - Le débat historiographique - Le " miroir brisé " de la politisation - Vers une compétition démocratique, différenciée et spécialisée - Les formes de la compétition électorale - Se faire élire - Les moeurs électorales - Le rituel électoral - Vote et forclusion de la violence - La sagesse civique - Conclusion / Le détour par le passé - Repères bibliographiques - Index.