En novembre 2006, un tableau de Jackson Pollock, toile n° 5 1948, atteignait le prix record de 140 millions de dollars. En septembre 2008, Damien Hirst court-circuitait les galeries et proposait directement aux enchères 223 de ses œuvres. Au final ? Un chiffre d'affaires de 140 millions de dollars. Entre janvier 2004 et 2009, la cote des artistes chinois s'est accrue de 416 %.
Trois faits récents qui posent la question de la valeur de l'art contemporain. Par quelle alchimie un morceau de toile, une installation peuvent-ils valoir plusieurs millions d'euros ? Contrairement aux biens usuels, pour lesquels la valeur dépend de caractéristiques essentiellement techniques, la valeur d'une œuvre d'art contemporain résulte d'un jeu complexe d'interactions entre différents acteurs : artistes, galeries, conservateurs, commissaires d'exposition, collectionneurs, critiques, dont les actions et les choix sont perçus comme autant de signaux attestant de la qualité de l'œuvre. Le talent, bien sûr, mais aussi le hasard et les stratégies se mêlent pour donner naissance à des hiérarchies de valeurs, qui font in fine l'objet d'un relatif consensus.
Cet ouvrage propose de décrypter les rouages d'un marché généralement considéré comme le temple de l'irrationalité.
" Une excellente synthèse en chiffres pour les collectionneurs en herbe, doublée d'une bibliographie abondante pour ceux qui veulent aller plus loin. "
L'OEIL
" A la fois tonique, sans langue de bois mais aussi quelque peu désenchanté pour les artistes romantiques, cet ouvrage est à mettre dans les mains du plus grand noumbre, ne serait-ce que pour combler le fossé entre le public et l'art contemporain, décomplexer le premier et rendre un peu plus transparent le second. "
WWW.LACRITIQUE.ORG
" Le domaine de l'art est aujourd'hui un terrain d'experimentation très fécond pour les concepts et les théories de l'économie. Nathalie Moureau et Dominique Sargot-Duvauroux, experts reconnus en économie de l'art, nous offrent une occasion remarquablement efficace de nous familiariser avec les derniers développements de leur discipline. Leur ouvrage fournit, en effet, de précieux outils d'analyse aux chercheurs des autres disciplines. De plus, la perspective adoptée, résolument pluridisciplinaire, aboutit à une synthèse particulièrement réussie des recherches économiques et sociologiques sur les marchés des biens d'art et sur le marché du travail et de l'emploi artistique. [...] L'ouvrage de Nathalie Moureau et de Dominique Sagot-Duvauroux ne témoigne pas seulement d'un intérêt documentaire pour des lecteurs diversifiés, professionnels de l'art, décideurs politiques, chercheurs, étudiants. Par sa densité et sa clarté, par ses préoccupations pédagogiques il rend accessibles les récents et multiples apports des concepts économiques à la compréhension des mondes et des marchés de l'art. "
Raymonde Moulin - L'OBSERVATOIRE
2023-06-02 - PRESSE
Introduction
I / De l'Académie à la scène contemporaine
1. Le déclin de l'Académie
L'organisation académique
La convention académique - Marché académique et marché de l'imitation -
L'effondrement du système
Les facteurs endogènes d'évolution - Les facteurs exogènes d'évolution
Nouveaux repères d'évaluation de la qualité
L'émergence d'une nouvelle convention - Originalité ou transgression - Le marchand entrepreneur, pilier du nouveau système
2. Typologie de l'art actuel
Les mondes de l'art
Les trois genres de l'art actuel
Les quatre marchés de l'art contemporain
Le marché des chromos ; le marché des artistes en voie de légitimation ; le marché de l'avant-garde médiatisée ; les talents consacrés
Conclusion
II / Les acteurs du marché de l'art contemporain
3. Aux extrémités du marché : les artistes et les collectionneurs
Les artistes
Une profession difficilement quantifiable - Des revenus globalement faibles - Un recours important à la pluriactivité - Un marché concentré autour de quelques stars ? - Une accélération du processus de reconnaissance ?
Les collectionneurs
Lever de rideau sur les collectionneurs - Les motivations des collectionneurs
4. Les intermédiaires marchands : galeries et maisons de vente
Les galeries
De Durand-Ruel à Castelli, de Paris à New York - Du loueur de cimaise à la galerie de promotion : des prises de risque différentes - Géographies de la galerie
Les sociétés de vente aux enchères
Pourquoi les enchères ne sont-elles pas centrales sur le marché de l'art contemporain ? - Une structure de duopole à frange - Les motifs de la concentration - Un intérêt récent des maisons de vente pour l'art contemporain - La cartographie mondiale des ventes d'art contemporain
5. Les pouvoirs publics
Les interventions directes
Les interventions sur le marché de l'art : les interventions sur le marché de l'art - Les interventions sur le marché du travail artisitique
Les interventions indirectes
Le droit de suite - la fiscalité sur le mécénat - la TVA à l'importation
Conclusion
III / La formation de la valeur et des prix
6. De la qualité artistique à la valeur économique
Qualité artistique : le rôle des petits événements historiques
Les instances de légitimation - Le réseau de légitimation à l 'oeuvre
La formation de la valeur marchande
De la valeur artistique au prix - Un marché potentiellement spéculatif
7. L'art et les marchés financiers
La rentabilité de l' œuvre d'art
L'art, un actif financier particulier - La rentabilité des œuvres, une question de méthode ?
Quand les économètres dissèquent le prix de l'art
La conjoncture économique et les marchés boursiers - Le lieu de vente - Les caractérisitiques des œuvres
8. L'art et le marché, des liens tumultueux à l'aube du XXIe siècle
Pratiques artistiques et marché : un couple turbulent
Photographies - Performances et installation : des œuvres-services
Une économie de production
La vente d'une œuvre produite
L'hybridation des modèles économiques de l'art
Des hommes d'influence
Repères bibliographiques.