" Marx n'était pas sociologue, mais il y avait une sociologie chez Marx ", écrivait Henri Lefèbvre dans les années soixante. Ce livre met à jour dans l'œuvre de Marx les éléments qui ont fondé les sociologies marxistes et influencé de façon diffuse les sociologues du XXe siècle. Marx a été à la fois un militant et un savant. Est-il possible de dissocier les écrits de l'un et de l'autre ? Que reste-t-il de la critique du capitalisme de Marx ? Comment utiliser aujourd'hui cette critique du capitalisme dans les sociétés industrielles avancées, mais aussi dans les régions périphériques dominées ? Pour répondre à ces questions, l'auteur présente la théorie de l'exploitation sur laquelle se construit tout le système conceptuel de Marx. C'est dans la manufacture, puis dans la fabrique, qu'Engels et Marx se sont le plus rapprochés des pratiques sociologiques et en particulier de ce que sera dans la seconde moitié du XXe siècle la sociologie du travail. Mais ce sont des théories à peine esquissées, celle des classes sociales et celle de l'Etat, qui ont le plus influencé la sociologie moderne.
Jean-Pierre Durand est professeur de sociologie à l'université d'Évry Paris-Saclay et membre du Centre Pierre-Naville. Il a notamment publié Sociologie contemporaine (Vigot, 2006, 3e édition), La Chaîne invisible, (Le Seuil, 2004), La Fabrique de l'homme nouveau (Le Bord de l'eau, 2017). Ses ouvrages et ses articles sont traduits en une dizaine de langues. Il dirige la Nouvelle Revue du travail qu'il a crée en 2002.
Introduction - I. Théorie de l'exploitation - II. Vers une sociologie du travail - III. Classes, Etat et lutte des classes - IV. Idéologie et production sociale des connaissances - V. Marx aujourd'hui - Conclusion.