Hommage à Dominique Vernier

Dominique Vernier, qui avait notamment couvert pour l'agence les procès Barbie et Papon, est décédée dimanche à 59 ans d'une tumeur au cerveau, a-t-on appris lundi auprès de sa famille.

Entrée en 1979 à l'AFP, Dominique Vernier a travaillé une première fois à la rubrique justice de 1985 à 1988. A ce titre, elle participa à la couverture du procès de l'ancien chef de la Gestapo de Lyon Klaus Barbie, et à la réalisation d'un livre de l'AFP relatant les principales étapes de cet événement historique.

Retrouvant la chronique judiciaire entre 1993 et 1999, elle suivit alors le procès à Bordeaux de l'ancien préfet Maurice Papon, condamné pour avoir participé à la déportation de juifs sous l'occupation.

Dominique Vernier a occupé plusieurs autres postes à l'AFP, en particulier au service politique, où elle a joué un rôle déterminant dans le suivi par l'agence de nombreux scrutins, dont l'élection présidentielle de 2002.

Elle était revenue au service des informations sociales, où elle avait commencé sa carrière, quand elle a été frappée par la maladie contre laquelle elle s'est battue pendant un an et demi.

Dominique Vernier pratiquait avec rigueur et passion le métier d'agencier et celui de chroniqueur judiciaire. Elle suivait à fond, audience après audience, les procès, afin de saisir comment, peu à peu, l'institution judiciaire tente de cerner la vérité.

Elle avait écrit plusieurs ouvrages sur la justice : "La cour d'assises", avec Maurice Peyrot (Que sais-je ? PUF 1989), "La justice en France" (Repères, La Découverte, 1993), "Peines perdues - Faut il supprimer les prisons ?" (Fayard, 2002).

Titulaire d'un DES de Sciences économiques, elle avait soutenu en octobre 2007 une thèse de doctorat de sociologie : "Jury et démocratie : une liaison fructueuse ? L'exemple de la cour d'assises française".

Dominique Vernier, qui était mariée à Francis Laffon, rédacteur en chef du journal L'Alsace-Le Pays, avait deux filles, Camille, 32 ans et Sarah, 18 ans.

AFP