Sociologie et municipales

Nous entrons dans la saison des municipales. C'est le moment des bilans et des projets, l'occasion pour les électeurs de s'interroger sur l'état de leur ville ou de leur village. 

Pour honorer sa vocation encyclopédique, Repères se devait de répondre à cette demande, qui n'est pas circonscrite à la période électorale. Et le faire selon ses exigences habituelles quant à la qualité scientifique de ses auteurs.
Dans le cas des villes, le casting est un peu plus compliqué que d'ordinaire, car il faut constituer, sauf exception, des collectifs. La configuration idéale serait de réunir historiens, géographes, sociologues, économistes...
Ayant commencé par Paris avec un couple célèbre de sociologues, l'habitude a été prise d'intituler ces livres « sociologie de... », mais les équipes qui se sont succédé réunissent des compétences diverses.

Au-delà de la capitale, l'entreprise paraissait quelque peu risquée, car il ne s'agit pas de guides touristiques avec l'adresse des meilleurs restaurants...
Nous avons été agréablement surpris par le succès de ces titres, qui intéressent des lecteurs bien au-delà des seuls résidents de chacune de ces villes. L'une des raisons pourrait être que l'on y trouve des illustrations réussies d'une analyse pluridisciplinaire de ce qui est perçu comme une réalité concrète, de proximité, un lieu de vie.
À cette échelle, on perçoit mieux ce qu'apportent les sciences sociales à la compréhension du monde. Soit la fonction principale de Repères.

En cheminant d'une ville à l'autre, on retrouve des invariants, mais pondérés différemment, selon la personnalité de chacune, étudiés avec des regards eux aussi différents, selon les angles privilégiés par les auteurs.

Cette variété constitue aussi l'un des attraits de cette série. On le vérifie avec les deux dernières nouveautés : après ParisBordeauxLyonMarseilleLilleNantes, et, au-delà de nos frontières, Berlin et San Francisco, c'est le tour de Rennes et de Saint-Étienne

Un premier réflexe est d'associer ces deux noms à des équipes de football. Les moins jeunes n'ont pas oublié l'épopée des Verts en Coupe d'Europe... Un second, moins sympathique, serait, parce que l'époque nous y a habitués, de les résumer à quelques qualificatifs (jeune, dynamique, reléguée, etc.) et de chercher à les situer dans un classement, sur le mode « où fait-il bon vivre ? ».

Heureusement, aucune compétition n'est instaurée au sein de Repères et aucun prix ne sera décerné. Malgré une inévitable dépendance au sentier, et le poids de l'héritage, ce qui frappe en premier lieu, c'est que ces villes changent, se transforment.
Où l'on retrouve l'enjeu des municipales...

 

Pascal Combemale, directeur de la Collection Repères