Repères ne prend pas de vacances

Repères ne prend pas de vacances, mais cela n'interdit pas d'en souhaiter d'excellentes à ses lecteurs, qui forment une famille élargie. Si les prochaines nouvelles éditions ne sont pas vraiment le type de livres que l'on emporte sur la plage, elles nous rappellent que cette collection s'inscrit dans la durée.

Prenons l'exemple de La dette des pays en développement. Voici qui n'est pas pour nous rajeunir. C'était le début des années 1980 et Paul Vocker venait de prendre la direction de la Fed, en pleine stagflation. Ce grand gaillard fumeur de cigares n'avait pas hésité à laisser augmenter les taux d'intérêt jusqu'à 20 % au cours de l'été 1982, pour casser l'inflation, selon les préceptes monétaristes alors en vogue. Il est en effet toujours possible d'atteindre un tel objectif en le payant au prix fort d'une récession et d'une augmentation du chômage.

Ce qui advint. Bravo Paul.

Mais nombre de pays de ce que l'on appelait le tiers monde étaient alors endettés en dollars, de surcroît à taux variable. Ils furent par conséquent étranglés par la hausse brutale des deux, que n'avaient pas non plus anticipée les banques, en particulier américaines, dont une partie importante des profits provenaient de ces prêts rétrospectivement hasardeux. Le Mexique, « si loin de Dieu, si près des États-Unis », fut le premier pays à déclarer ne plus pouvoir honorer ses échéances, précipitant cette crise majeure pour le tiers monde, au point que l'on parlera ultérieurement de « décennie perdue pour le développement ».

La configuration financière internationale est aujourd'hui très différente, mais tout aussi déséquilibrée. Les éditions successives d'un Repères permettent de rendre compte de ce qui change et de ce qui ne change pas. Elles sont utiles à ceux qui considèrent que l'économie a beaucoup à gagner à s'enraciner dans l'histoire longue.

 

Nous nous retrouverons donc à la rentrée. N'hésitez pas à envoyer des cartes postales.

 

Pascal Combemale, directeur de la collection Repères